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Immobilier : le plus dur est à venir

Les derniers indices immobiliers sont au vert, avec des prix toujours orientés à la hausse. Mais la crise économique est là, qui va inévitablement plomber le marché, moins à Paris que dans les régions les plus affectées par le chômage.

Jusqu’ici tout va bien. L’immobilier ne connaît pas la crise, les prix continuent d’augmenter : + 0,4 % en juin, selon MeilleursAgents. Tout va bien, confirme Stéphane Plaza, l’animateur TV aux 522 agences immobilières: « Une crise sanitaire ne veut pas dire qu’il y a une crise immobilière »…

Moins de transactions

Faux. L’étude de MeilleursAgents l’énonce dans son titre, « Une euphorie en trompe-l’œil ». À l’évidence, la crise sanitaire, et la crise économique qui suit, auront un impact négatif sur l’immobilier. La seule question porte sur son étendue et sa gravité.

Reprenons sur l’euphorie. Elle naît notamment de la hausse de 35% en juin du nombre de signatures de promesses de vente. Mais cela signifie juste que les ménages qui devaient signer en avril ou mai, mois bénis des achats, ont reporté leurs opérations. Sur l’année, les professionnels anticipent une baisse de 20 à 30% du nombre de transations, après le record de 1,1 millions en 2019.

Crédits plus durs

La faute aux crédits bancaires. Les taux devraient rester plutôt bas, grâce à la politique de la Banque centrale européene. Mais les banques ont commencé à durcir leurs conditions, sur consigne des autorités financières : en avril-juin, les emprunteurs avaient un revenu moyen de 57 171€, en hausse de 7 % sur l’année précédente, selon La Centrale de financement. Tant pis pour les primo-accédants, les jeunes, les modestes.

Le test de Toulouse

Le plus dur est à venir avec la crise économique, et la perspective d’un million de chômeurs supplémentaires d’ici un an. La Direction du Trésor rappelle qu’il a fallu attendre 2018 pour que les prix de l’immobilier retrouvent leur niveau (hors inflation) d’avant la crise financière de 2008. Et avec d’énormes disparités, comme le montrent les indices de MeilleursAgents : +45 % en dix ans à Paris, -6,7 % en zone rurale.

« La crise va creuser des différences entre les territoires selon leur orientation économique », souligne Thomas Lefebvre, directeur scientifique de MeilleursAgents. Ainsi par exemple, entre Toulouse où l’immobilier va souffrir des difficultés d’Airbus et Paris où la demande restera supérieure à l’offre et solvable.
Quelle sera la durée de la crise ? Le ministre de l’Économie a declaré que la France retrouverait en 2022 son niveau de richesse d’avant le Covid.

Source : © Capital